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Les deux mois de confinement ont été plus particulièrement difficiles pour les plus fragiles d’entre nous : familles pauvres ne disposant plus de cantine, habitant.e.s des bidonvilles, travailleuses et travailleurs ou étudiant.e.s précaires, intermittent.e.s du spectacle, chômeuses.eurs en fin de droits…
Le versement d’une aide exceptionnelle par le gouvernement le 15 avril aux foyers aux revenus les plus modestes était, comme l’a souligné le collectif “Alerte-exclusion”, un premier pas, insuffisant, et ne touchant pas l’ensemble des personnes en situation de précarité. Alors que le gouvernement est capable de mobiliser des milliards d’euros pour sauver, à juste titre, des entreprises françaises, il consacre à peine 900 millions d’euros pour 4,1 millions de foyers.
Dans ses annonces mardi 28 avril Edouard Philippe n’a proposé aucune mesure spécifique ou supplémentaire pour les plus pauvres d’entre-nous ou pour celles et ceux qui pourraient, du fait de la crise, le devenir. Celles et ceux qui ont des difficultés aujourd’hui à payer leurs loyers. Celles et ceux dont les enfants n’ont pu bénéficier pendant deux mois d’une cantine scolaire à tarif accessible. Celles et ceux pour qui la difficulté d’accès aux soins en temps normal, accentue la vulnérabilité. Celles et ceux que le chômage récent plonge dans la précarité. A croire que la seule réponse du gouvernement à la pauvreté est le retour d’une hypothétique croissance, alors même que l’urgence sociale est là, et que la responsabilité des pouvoirs publics est d’y répondre sans délai.
Dans les territoires d’Outre-mer, dans certains quartiers de métropole, pour beaucoup de familles, c’est l’accès même à l’alimentation qui fait défaut et si les communes, les associations, les voisin.e.s ne prenaient pas en charge cette urgence humanitaire, ce serait peut-être des émeutes qui seraient à craindre, en France, en 2020.
Des mesures durables pour réduire les inégalités sociales doivent figurer dans les plans d’après Covid et des mesures d’urgence et de réparation doivent être prises aujourd’hui. C’est la demande solennelle que nous adressons au président de la République et à son gouvernement.