Les produits tueurs d’abeilles

Une position très claire de Laurence Abeille sur les produits tueurs d’abeilles parue dans Sputnik suivi de la présentation de l’initiative « Du pollen et du bio au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine » Publié par Benoît Lasserre. Sud Ouest

Laurence Abeille : « On nous raconte qu’on ne peut pas se passer de ces produits, il faut attendre que des alternatives soient créées: tout ça, c’est de l’enfumage organisé par Synganta, Bayer, les grandes firmes qui produisent et se font énormément d’argent avec ces produits», Laurence Abeille évoque à Sputnik la guerre des lobbys sur les néonicotinoïdes. »

Interviewée par Sputnik, l’ écologiste Laurence Abeille estime que les lobbys et les syndicats feraient tout leur possible afin que l’on revienne sur cette décision.

«Les lobbys de cette agriculture chimique sont extrêmement présents, complètement investis, parce que ça ne leur va pas du tout qu’on ait voté, dans le précédent mandat, cette interdiction», a-t-elle commenté en rappelant qu’une loi votée en 2016 prévoyait une interdiction totale des néonicotinoïdes à partir de 2018, avec des dérogations possibles jusqu’en 2020.

Mme Abeille estime toutefois qu’il s’agit non seulement de préoccupations sur le sort de l’écologie et des insectes mais plutôt du fait que d’importants flux d’argent circulant autour de l’industrie étaient en jeu. Ainsi, de grandes entreprises ne manifesteraient pas l’envie de se priver de cette part alléchante du gâteau.

Ce sujet sensible pourrait bientôt faire de nouveau parler de lui, déplore Laurence Abeille constatant les failles du droit européen en matière de législation sur les pesticides.

«C’est un combat de longue haleine. Là où il y a systématiquement des mensonges, c’est avec le droit européen. Rien n’empêche un pays de faire législation quand elle va dans le sens de la protection de la santé et de l’environnement. On peut être meilleur que ce qui se fait chez nos voisins. Rien ne l’empêche, c’est une légende qui circule… Il n’est pas vrai qu’on n’a pas le droit d’avoir une législation restrictive en matière de pesticide alors que le droit européen ne l’est pas encore suffisamment», a-t-elle conclu
Autre approche en nous rendant en Aquitaine, France

Réunis pour la fin de leur session plénière ce mardi matin, les élus régionaux ont adopté plusieurs plans liés à la préservation de l’environnement

La délibération ne pouvait pas mieux tomber. Quelques heures après que le nouveau ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, a suggéré un rétropédalage gouvernemental sur l’interdiction des néonicotinoïdes, ces pesticides qui tuent les abeilles comme des mouches, Nicolas Thierry, vice-président EELV de la Nouvelle-Aquitaine, a présenté ce mardi matin un plan régional en faveur des pollinisateurs. Un plan qui, ne faisons pas durer le suspens, a été adopté à l’unanimité par tous les élus régionaux.

« 72% de la production agricole française dépend de la pollinisation et la Nouvelle-Aquitaine est la première région agricole d’Europe », rappelle Nicolas Thierry qui cite en exemple le Lot-et-Garonne, département au premier rang des producteurs de fraises, de noisettes ou de prunes.  » Si la tendance de la diminution de la pollinisation se poursuit, précise-t-il, la production agricole lot-et-garonnaise chutera de 20%. La pollinisation n’est pas seulement un sujet environnemental, il y a des conséquences économiques et sociales lourdes. »

S’il n’est pas financé et s’il ne prévoit pas de mesures immédiatement concrètes, le plan pollinisateurs prévoit quatre grands axes : améliorer la connaissance pour mieux préserver les pollinisateurs, informer et sensibiliser les citoyens, construire l’exemplarité régionale et, surtout, pierre angulaire du plan, restaurer les habitats naturels. « Sans lui, pas de plan possible » assure Nicolas Thierry.

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