Election du nouveau Maire de Fontenay sous Bois
Nous voilà donc réunis pour élire un nouveau maire. C’est un moment important pour notre ville, tant le maire incarne sa commune et personnifie l’action municipale. De par la loi, le maire a beaucoup de pouvoirs, comme à un autre niveau le Président de la République.
Mais, avec Jean-François Voguet, c’est toute une équipe municipale qui a été élue avec un programme Fontenay pour tous. C’est ce programme qui a commencé à être mis en œuvre et qui doit continuer à être mis en œuvre conformément aux vœux des électrices et des électeurs en mars 2014 avec celui qui va devenir notre nouveau maire, Jean-Philippe Gautrais.
Nous écologistes, nous sommes contre un système institutionnel qui concentre tous les pouvoirs entre les mains d’un seul. C’est une des raisons importantes de la crise de la démocratie que connait notre pays, même si ce n’est pas la seule, car ce système favorise le manque de transparence, le poids des lobbys et des oligarchies financières, la prise de décisions dans de petits cercles à l’écart des institutions officielles. Nous n’en voulons pas au niveau du pays, nous souhaitons en voir limités les effets dans notre commune, tant sur le plan du fonctionnement de la majorité municipale que des rapports avec les habitantes et habitants de Fontenay.
Ce n’est pas un hasard si le programme Fontenay pour tous avait pour emblème la formule : une ville plus solidaire, plus écologique mais aussi plus citoyenne. Cela montre les limites de la démocratie représentative. Le fait de mettre un bulletin dans une urne et de laisser « aux affaires des élu-es » ne suffit vraisemblablement plus. D’où la nécessité de formes de démocratie plus participatives, associant les citoyennes et citoyens de cette ville.
L’action municipale est le fruit d’un travail collectif. Tout n’est pas parfait. C’est pourquoi, à l’occasion de l’élection du nouveau maire, nous écologistes, tenons à réaffirmer notre volonté d’un fonctionnement toujours plus collectif de la majorité municipale, et que Jean-Philippe Gautrais, après Jean-François Voguet, soit plus un animateur de la majorité municipale qu’un patron qui déciderait en lieu et place de sa majorité, comme cela se produit dans de nombreuses villes.
La majorité municipale continue donc. Cette nouvelle élection du maire, après deux ans de mandat, est l’occasion de faire un premier bilan pour mieux poursuivre à l’avenir.
.
Le rassemblement des différentes composantes de Fontenay pour Tous vit bien, malgré nos histoires et cultures politiques différentes. Nous avançons ensemble dans la mise en œuvre de ce qui nous lie, le programme élaboré en 2014, Fontenay pour Tous, dans un climat de confiance et apaisé. Même si, nous écologistes, nous avons souvent l’impression que cela va trop lentement, qu’il y a des habitudes qui ont du mal à disparaître ou encore une difficulté à mettre en œuvre ce que nous concevons, nous, comme des politiques écologiques.
L’ambition, à notre petite et modeste échelle, au-delà de la résistance aux politiques libérales et aux oligarchies financières, au-delà des solidarités nécessaires pour contenir et réduire les inégalités et les discriminations, c’est d’inventer du nouveau, d’apporter une petite pierre à un nouveau projet de vie en société, de rapport avec la nature, d’émancipation humaine.
Du nouveau, il y eut, dès 2014, avec l’arrêt de l’usage de produits phytosanitaires sur les espaces verts (où c’était déjà commencé) et sur la voirie, permettant que des herbes et des plantes, (on dit les herbes folles), ressurgissent sur l’espace public. L’objectif est que la ville soit moins minérale, que les eaux soient moins polluées et que la santé des hommes et des être vivants soit mieux préservée. Nous avons noté, au travers des débats du PLU, l’attachement de nos concitoyens et concitoyennes aux espaces verts de notre ville. C’est ce qui en fait l’attrait. Plus d’hommes, de femmes et d’enfants, plus d’espaces verts et de jardins, plus de place pour la faune sauvage, des poules et des moutons, des logements plus confortables, cela exige des expérimentations de nouvelles formes d’urbanisme et d’habitat.
Du nouveau, il y a avec le projet de créer des espaces publics partagés, fruit de la collaboration des services municipaux, des associations, d’habitantes ou d’habitants de notre ville pour développer des formes d’agriculture urbaine qui permettent aux villes de produire une partie de leur alimentation, agriculture de survie qui existe déjà dans certaines cités, agriculture pour renforcer les liens conviviaux, agriculture solidaire. La ville doit être moins prédatrice en ressources naturelles, moins polluante, moins productrice de chaleur et de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique.
Du nouveau, il y a avec l’augmentation de la part du bio et d’une alimentation moins carnée dans la restauration collective pour favoriser le développement d’une agriculture de proximité, moins polluante parce que sans produits chimiques et nécessitant moins de transports.
Du nouveau, il y a avec la généralisation de la zone 30 sur toute la ville, plus de bus et moins de place pour l’automobile pour développer encore plus fort des circulations douces, piétonnes et à vélo, permettre une plus grande place de la végétation dans une ville plus agréable à vivre.
Du nouveau, il doit y avoir avec le développement d’une économie du réemploi et de la valorisation des déchets, compostage dans les quartiers et en habitat collectif.
.
Pour nous, écologistes, Fontenay, comme d’autres villes, doit devenir une ville en transition, en transition écologique. Cela signifie rompre avec l’économie de la compétition et de la concurrence, renforcer les liens de la coopération, de la solidarité et du vivre ensemble. Cela ne viendra pas du haut mais d’une multiplicité d’initiatives citoyennes. C’est tout le contraire du capitalisme libéral.
En 1965, l’équipe municipale conduite par Louis Bayeurte s’est battue pour des projets urbains à une échelle plus humaine, contre le passage du RER en tranchée ouverte, pour un certain type de qualité de la vie. Lors d’un colloque l’an dernier, il a été raconté comment, dans les années 70, des enfants des écoles ont planté les arbres dans le grand ensemble.
Nous, écologistes d’Europe Ecologie Les Verts, nous ne sommes pas de cette histoire, nous ne sommes pas de l’histoire du mouvement communiste, nous ne sommes pas de l’histoire de ce qui s’appelait l’Union de la Gauche.
Avec le collectif de la Belle de Fontenay, dans les années 70, les écologistes ont très tôt agi. René Dumont a été un habitant éminent de notre ville. Nous ne croyons plus que l’histoire soit à la croissance et au productivisme. Nous croyons toujours que l’histoire doit être à la justice et à l’égalité.
La candidature de Jean-Philippe Gautrais est une bonne chose. Il est jeune, connait ses dossiers et fait consensus dans la majorité municipale. Sa candidature est dans la droite ligne de ce qu’est Fontenay, une ville mixte et diverse, dynamique et qui fait une grande place à la jeunesse.
Nous sommes attachés à l’idée que Fontenay sous Bois soit ouverte sur le monde et revendique que la ville se soit construite grâce à sa diversité qu’elle considère comme une richesse, des valeurs qu’a porté notre futur ancien maire.
.
Jean Philippe est un habitant du grand ensemble. Nous souhaitons qu’il continue à promouvoir les valeurs de solidarité et d’humanisme, véritable socle de notre majorité de gauche. Nous souhaitons qu’avec la même force, il renforce la politique contre les discriminations et pour l’égalité des chances. Les déclarations d’intentions ne suffisent plus, cela passe par une réorganisation des services sur ce sujet et la nomination d’un maire adjoint. Il y a là un point de vigilance.
Cher Jean-François, nous te remercions pour ton esprit d’ouverture et ton action pour la ville, comme beaucoup d’habitantes et d’habitants. Nous te remercions aussi pour le travail en commun, même s’il n’a pas exclu les divergences et les coups de gueule, depuis que nous sommes dans la majorité municipale en 2008.
Cher Jean-Philippe, nous souhaitons que le travail entamé se poursuive. Tu as, nous avons, toutes et tous ensemble, et avec d’autres peut-être, de lourdes responsabilités pour faire réussir notre ville, pour que cette ville en transition devienne une ville plus solidaire, plus écologique, plus citoyenne. Il y a encore beaucoup, beaucoup, à faire…