Covid-19 : catastrophe sanitaire et débùcle politique !
đŹÂ La crise sanitaire que nous vivons rĂ©vĂšle lâincapacitĂ© incroyable, indĂ©cente, de notre gouvernement Ă gĂ©rer la propagation mortelle dâun virus redoutable. Cette incapacitĂ© se rĂ©vĂšle aussi mortelle que le virus lui-mĂȘme.
đŁCela fait des annĂ©es que nous alertons sur la fragilitĂ© de notre systĂšme de santĂ©, que nous soutenons les luttes des personnels soignants, que nous dĂ©nonçons les conditions de travail, les dĂ©serts mĂ©dicaux, la baisse des crĂ©dits⊠Nous Ă©tions en dessous de la rĂ©alitĂ© qui nous saute Ă la figure, loin dâimaginer quâil faut des jours pour monter un hĂŽpital de campagne de quelques lits, loin dâimaginer les sĂ©quences dramatiquement ridicules des dĂ©placements de malades que nous montrent les chaĂźnes dâinfo, loin de dĂ©couvrir que ce qui devrait relever dâune organisation extrĂȘme relĂšve en fait dâun bricolage gĂ©rĂ© au jour le jour: recherche dĂ©sespĂ©rĂ©e dâĂ©couvillons, Ă©changes de modĂšles de masques Ă faire soi-mĂȘme, de recettes de gel hydroalcoolique⊠Tout manque : masques, gants, bouteilles dâoxygĂšne, respirateursâŠEh oui, la santĂ© dans notre pays est gĂ©rĂ©e en flux tendus, au jour le jour et en fonction de la demande, sans faire de stock, avec le maximum de profits comme credo.
đ©ââïžđšââïžđđđ„Le personnel soignant, les aidant.e s, les livreurs, sont en premiĂšre ligne. Celles et ceux-lĂ mĂȘmes qui devaient ĂȘtre les plus protĂ©gĂ©s sont les plus vulnĂ©rables, sans armes efficaces pour lutter, quasiment sacrifiĂ©s.
đCe nâest pas nouveau, et le Covid-19 est le terrible rĂ©vĂ©lateur des choix politiques dĂ©sastreux qui se sont succĂ©dĂ©. Alors, quand le plus fort de la crise sera passĂ©, il faudra que lâenquĂȘte se fasse, dans la transparence. Il faudra que les responsabilitĂ©s soient rĂ©vĂ©lĂ©es. Pas seulement les responsabilitĂ©s des personnes. Il faudra que les choix politiques qui ont menĂ© Ă cette catastrophe soient dĂ©montrĂ©s, expliquĂ©s, pour quâenfin on puisse espĂ©rer un changement en profondeur.
âïžđ€Oui, le virus mortel a trouvĂ© un alliĂ© formidable : la politique ultra-libĂ©rale qui dĂ©truit les services publics, qui dĂ©localise les productions essentielles, qui nâa que la « rentabilitĂ© » en ligne de mire.
đCette Ă©pidĂ©mie nous confronte aussi Ă la prĂ©caritĂ©, aux inĂ©galitĂ©s mondialisĂ©es. Le sort des sans-abris, des exilĂ©.es, des sans-papiers, ainsi que des populations nomades qui font aussi partie de notre communautĂ© est extrĂȘmement prĂ©occupant. Tout comme celui des travailleurs et travailleuses prĂ©caires, des vacataires, des indĂ©pendant.e.s, auto-entrepreneurs, qui ne sont pas pris en compte dans les propos prĂ©sidentiels sur la continuitĂ© de lâĂ©conomie, mis en chĂŽmage technique ou confinĂ©s avec du tĂ©lĂ©travail. En lâespace de quelques semaines, tous sont mis en trĂšs grande difficultĂ©.
đđNous pointons Ă©galement la part Ă©cologique de cette crise. En effet, nous en avons sous nos yeux le symptĂŽme, notre systĂšme favorise considĂ©rablement la propagation de virus Ă lâĂ©chelle mondiale. Ce nâest hĂ©las pas le seul effet secondaire que nos modes de vie sont amenĂ©s Ă dĂ©clencher. Si nous continuons dans cette voie, le changement climatique, la destruction de la biodiversitĂ©, l’Ă©puisement des ressources, nous nous confronterons Ă des bouleversements de plus en plus intenses.
â Il nous faut donc prendre le virage dĂšs maintenant, puisque notre systĂšme nâa aucune capacitĂ© Ă sâadapter aux crises, aucune rĂ©silience, et ne parvient pas Ă protĂ©ger lâessentiel. Cette « normalitĂ© » nâest pas durable, elle nâa donc pas dâavenir.
đđĄNous sommes confrontĂ©s Ă une crise majeure, dont nous ne mesurons pas encore toutes les consĂ©quences. Pourtant, une chose est sĂ»re, le systĂšme sâest enrayĂ©, engluĂ© dans son manque dâanticipation, son amateurisme invraisemblable. Chacun le constate avec stupeur et peur. Nous aurons la responsabilitĂ© de proposer un autre systĂšme, qui mettra la protection des ĂȘtres vivants et de leur environnement au centre. Mais ne soyons pas naĂŻfs, le systĂšme capitaliste nĂ©olibĂ©ral globalisĂ© ne se laissera pas complĂštement remettre en question. ParallĂšlement, les populistes vont eux aussi utiliser cette crise pour attiser encore davantage la peur de lâautre et le renfermement sur soi. Face Ă cela, une autre voie est possible, et absolument nĂ©cessaire.
đđđđEn ces temps de grands bouleversements, nous devons prendre part prĂšs de chez nous aux actions de solidaritĂ©s menĂ©es par le large rĂ©seau fontenaysien, municipal et associatif, via les citoyen.ne.s, les associations solidaires, les associations Ă©cologiques et culturelles, cultuelles. Ces solidaritĂ©s doivent respecter la plus importante dâentre elle : Ă©viter de propager le virus ! Câest pour cela quâil est nĂ©cessaire dâinventer de nouvelles maniĂšres de sâentraider. Nous devons manifester un soutien sans faille Ă ces rĂ©seaux, au service public et ses agents qui prouvent chaque jour leur impĂ©rieuse utilitĂ©.
đđŁCâest aussi un temps pour rĂ©flĂ©chir, dĂ©battre, interroger nos modes de vie et dâorganisations collectives, mettre en perspective les questions plus globales qui auront Ă©mergĂ© durant cette pĂ©riode. Plus que jamais nous aurons Ă penser le monde globalement pour agir au mieux localement. Parce quâil nous faudra construire un monde plus viable et plus harmonieux pour nous, la planĂšte, et les gĂ©nĂ©rations futures.
Eelv Fontenay sous Bois đ