Rapport sur l’égalité hommes- femmes

Notre groupe Europe Ecologie Les Verts se félicite que le législateur ait institué un rapport  obligatoire sur les questions d’égalité homme/femme et les politiques menées en la matière dans les collectivités locales.

La progression de l’égalité homme/femme dans la société est extrêmement lente malgré parfois mais pas toujours un apparent consensus sur ces questions.

Nous devons être vigilants car nous le constatons chaque jour notamment dans le débat politique national et international l’importance accordée au droit à l’égalité pour les femmes fluctue et ce droit est souvent malmené, objet de questionnement, de renoncement…. Les comportements réactionnaires et sexistes ont encore la vie dure et reviennent en force y compris dans des pays comme le nôtre.

Parler d’égalité homme/femme, rappelons-le, c’est revendiquer qu’il n’y a pas un genre, un sexe, par nature inférieur à l’autre, que le rôle des hommes et des femmes dans la société n’est pas prédéterminé que ce soit au niveau professionnel, au niveau social et politique, ou encore dans la famille.

Les politiques de la municipalité en faveur des droits des femmes remontent à loin et l’institution de la parité dans les conseils municipaux ne peut qu’avoir favorisé leur développement.

Il faut se féliciter du développement de l’action municipale dans le cadre du plan d’action pour l’égalité hommes-femmes dans le cadre des politiques de santé, dans l’accompagnement vers l’emploi, contre les discriminations, dans la lutte contre les violences faites aux femmes ou encore contre les stéréotypes sexistes sans oublier leur part dans les politiques de coopération décentralisée.

Soulignons par exemple les réflexions menées parmi les personnels des crèches sur les rôles assignés spontanément aux garçons ou aux filles dans les pratiques professionnelles mais aussi aux travers des échanges avec les parents. Rôles qui pourraient être facteur de discrimination pour leur vie future.

Comme nous l’avions déjà exprimé à l’occasion d’une précédente intervention, il est regrettable que le gouvernement ait reculé partiellement sur la mise en œuvre des ABCD de l’égalité dans les écoles suite aux mouvements d’opposition réactionnaires que ce programme a suscité. Comme quoi la lutte pour l’égalité hommes femmes n’est pas si consensuelle ni unanime qu’elle n’en a l’air.

Il faut souligner que les politiques pour l’égalité homme/femme s’appuient sur les services de la ville mais aussi sur l’action d’associations comme Femmes Solidaires, Home ou d’autres, action qu’il convient de saluer. Pour faire évoluer la société, il faut à la fois l’action publique et l’action des associations. En matière d’égalité homme/femme comme de développement durable.

 

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Nous voudrions juste, pour l’avenir, suggérer quelques pistes d’action pour le travail municipal :

Tout d’abord, il s’agit de lutter contre l’invisibilité des femmes dans le langage et dans l’espace public.

Il y a quelques années, la municipalité de Fontenay-sous-Bois a supprimé le terme de Mademoiselle  dans la communication et les formulaires municipaux pour mettre à égalité Hommes et Femmes au regard de la non-visibilité de leur situation maritale.

Mais il convient de continuer dans ce sens notamment en modifiant certains courriers encore expédiés avec un intitulé d’adresse comportant par exemple uniquement le prénom et le nom de Monsieur pour un couple.

Plusieurs d’entre nous insistent régulièrement sur la nécessité de féminiser systématiquement les textes parce que traditionnellement les femmes sont exclues du pouvoir et renvoyées à l’espace privé. Même si cela évolue, notre société est encore fortement marquée par cette situation.

La féminisation systématique des textes et des prises de parole est une façon de souligner que notre société est composée à égalité d’hommes et de femmes, y compris en allant contre certaines normes grammaticales. Cela ne résout pas tous les problèmes mais a une importance symbolique.

Parallèlement, il nous faut réfléchir pourquoi certains espaces publics sont de fait monopolisés par les hommes et comment le type d’aménagement urbain ou même le type d’urbanisme favorise la monopolisation de certains espaces par les hommes. A l’heure où nous avons des projets urbains ou des projets de rénovation, c’est une question importante à prendre ne compte en amont des projets car l’espace urbain est structuré pour des années. L’espace public doit être ouvert aux femmes comme aux hommes mais une société qui renvoyait les femmes à l’espace privé a laissé des traces dans le type d’urbanisme mis en œuvre.

Ensuite, nous aurions sans doute à réfléchir à comment développer la mixité des emplois municipaux, entre la filière sanitaire et sociale qui est composée quasi exclusivement de femmes et les services techniques très majoritairement masculins. Et il y a toute une série de cas intermédiaires selon les filières. On pourrait s’interroger pourquoi les employés de la DSI, un métier d’avenir, sont majoritairement des hommes. C’est l’effet de représentations sociales dans l’ensemble de la société et ne résulte pas d’un blocage des cadres. Mais les cadres de l’administration municipale sont majoritairement des femmes contrairement à ce qui se passe dans le privé. Il y a donc peut-être des moyens d’agir.

Il y a déjà eu des initiatives sur la mixité des métiers mais la municipalité a des responsabilités particulières sur la mixité des emplois municipaux.

Il y a également des inégalités de rémunération sans doute à cause des discontinuités de carrière comme les congés parentaux, de l’influence des temps partiels majoritairement féminins sur la promotion, du fait que les primes des secteurs majoritairement masculins sont généralement plus élevées.

 

De nombreuses études effectuées à des niveaux nationaux ou internationaux mettent en évidence que les filles vont plus longtemps à l’école et sont plus diplômées que les garçons. On reproche souvent à notre système de relations professionnelles de privilégier le diplôme par rapport à l’expérience. Pourtant, les cadres supérieurs sont très majoritairement des hommes. Pourquoi ?

 

Je terminerai par cette citation de Simone de Beauvoir :

« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilantes votre vie durant »

 

 

Fabienne Bihner

 

Conseil municipal du 2 Mars 2017

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