Soyons et demeurons libres et fraternels

Chers concitoyens, chères et chers ami-e-s,

Comme vous tous, j’ai été profondément meurtrie par les effroyables attentats qui ont coûté la vie à 129 personnes et blessé des centaines d’autres, dont certains très gravement, et qui luttent encore pour leur vie.

Ces attentats ont visé très précisément la jeunesse dans sa diversité, dans des lieux qu’elle fréquente ; salle de spectacle, terrasses de café et stade de France. Froidement et méticuleusement organisées ces attaques sont le fait de djihadistes, et je n’oublie pas les centaines de victimes que ces terroristes font à travers le monde.

Cette soirée du 13 novembre dernier a été celle de la terreur et de la mort et nous en restons marqués et endeuillés. Je tiens à saluer le courage des forces de l’ordre, des équipes de secours et de toutes celles et ceux qui tout au long de la nuit ont ouvert leurs portes et offert un asile aux personnes en détresse.

Le Président de la République a décrété l’état d’urgence et les services de l’Etat ont engagé les enquêtes qui ont donné des premiers résultats et se poursuivent activement. Il a annoncé devant le Congrès réuni à Versailles, le 16 novembre, sa volonté de prolonger l’état d’urgence pour une durée de trois mois.

Le débat politique sur l’opportunité de cette décision et sur ces conséquences a été mené à l’Assemblée Nationale ce jeudi 19 novembre. Les député-e-s ont, dans leur grande majorité, voté ce dispositif. Comme la plupart des membres du groupe écologiste, j’ai approuvé ce prolongement de l’état d’urgence. J’approuve également les annonces faites par le Président de la République de mettre en œuvre des moyens supplémentaires au service de la Justice, de la Police et du renseignement.

Ce prolongement de l’état d’urgence a-t-il réellement une efficacité opérationnelle dans la lutte contre le terrorisme ? Des annonces et des dispositifs de type « sécuritaire » sont-ils les garants de notre sécurité ? N’y a-t-il pas un risque pour notre démocratie ? Ces questions se sont évidemment posées à moi. On peut en effet considérer que nous avons déjà, dans notre droit, des procédures suffisantes en matière de lutte contre le terrorisme. La procédure pénale en matière terroriste est déjà une procédure d’exception. Mais mon intime conviction est que nous avons besoin de l’unité nationale dans cette période où l’effroi et l’angoisse nous étreignent. Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour protéger la population, rechercher et arrêter les terroristes.

Mais cela ne suffira pas. Il faudra aussi, et c’est impératif, que des moyens soient massivement déployés sur notre territoire en faveur de la prévention et de l’éducation.

Les communes, les associations, les services de l’Etat qui œuvrent dans ces domaines devront bénéficier, autant que les forces de l’ordre, des outils adaptés à leurs missions.

Dans trois mois, nous devrons revenir à l’état de droit, garant des valeurs que les terroristes veulent abattre.

Soyons et demeurons libres et fraternels.

 

source : http://www.laurence-abeille.fr/soyons-et-demeurons-libres-et-fraternels/

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