René Dumont et l’Eco-Parc des carrières
En ce mois de juin 2016, le groupe Europe Ecologie Les Verts veut se souvenir. René Dumont est décédé le 18 juin 2001, il y a 15 ans déjà, à l’âge de 97 ans.
Il habitait Fontenay depuis 1965. Tiers-mondiste convaincu, il fut le premier candidat écologiste à une élection présidentielle en 1974. Il a été un des premiers à marteler pour le grand public que les désordres écologiques ne manqueraient pas de pénaliser notre écosystème.
Notre groupe Europe Ecologie Les Verts se souvient de l’homme au pull over rouge tenant un verre d’eau à la main et déclarant : « dans 20 ou 30 ans, cette eau sera chère et il y aura des guerres à cause d’elle ». Il avait écrit un livre-programme, l’Utopie ou la mort. Marqué par le rapport de 1972 du Club de Rome « Halte à la croissance », il défendait « la nécessité de se libérer du carcan de l’économie de profit » face à « la nécessité de sauvegarde de la planète », condamnant « l’oligarchie des riches », ceux-là même qui gaspillent le plus.
Il en appelait à « l’homme nouveau, responsable et non-proliférant ». Il déplorait le rôle de la presse, qui, selon lui, diffusait trop souvent les nouvelles qui plaisent au grand public, plus que de nous instruire, de nous élever vers l’homme nouveau exigé pour une société de justice et de survie.
Il s’inquiétait de la spoliation du patrimoine commun de l’humanité, la nature et ses ressources. Il appelait (déjà !) à une réduction de la consommation énergétique. Pour lui, « la teneur en CO2 de l’atmosphère constituait la plus grave des menaces ». Il s’inquiétait d’un possible réchauffement climatique dû à la croissance industrielle, pouvant se combiner avec un cycle naturel de réchauffement.
Europe Ecologie Les Verts se souvient que René Dumont a été fait citoyen d’honneur de notre ville sous la mandature de Louis Bayeurte ; et que lors du Conseil Municipal du 27 juin 2013, il a été décidé de baptiser le Parc des Carrières, Eco parc René Dumont.
Certes, aujourd’hui, de nombreux éléments rappellent le passé du Parc des carrières : des petits motifs en fer de lance, symboles du gypse qui y était extrait, des montants de bancs en forme d’outils utilisés par les carriers, des portes d’entrée en fer de la taille du gabarit d’une galerie de carrière. Mais l’absence du nom de René Dumont dans le parc ne témoigne pas de ce qu’il est devenu : un jardin naturel à vocation d’éco-parc.
.
Il est donc temps, nous semble-t-il, de donner sa complète identité à ce parc en faisant en sorte que sur les panneaux des 4 entrées figure le titre suivant : Eco-Parc des Carrières René Dumont, et que du côté de l’entrée principale, près du bowling de la Matène, une borne explicative rappelle et l’origine du site, une carrière de gypse et qui était René Dumont.
D’autant plus que depuis sa création en 2013, l’éco-parc des Carrières « René Dumont » s’est progressivement constitué en un exceptionnel réservoir de biodiversité. Ses friches naturelles abritant de nombreux insectes, petits mammifères et oiseaux.
Nous savons que cet écosystème reste néanmoins fragile et la survie de nombreuses espèces est menacée. En 13 ans, 20% des oiseaux d’île-de-France ont disparu et l’état des lieux est encore plus critique dans les zones agricoles. Cette prise de conscience nous mène aujourd’hui à poursuivre notre engagement formulé dans l’Agenda 21 de préserver la biodiversité et les milieux de notre territoire.
La proposition de convention avec la Ligue de Protection des Oiseaux participe à cette démarche en inscrivant L’eco-parc des Carrières « René Dumont » à son réseau de Refuges LPO.
En valorisant le parc, mettant en avant son patrimoine naturel, et en soutenant le travail effectué par le service des Espaces verts, ce programme établi pour une durée de 5 ans permettra d’établir un inventaire des oiseaux du parc ainsi que d’autres espèces et d’apporter des préconisations via un rapport qui sera remis au Service des espaces Verts. L’association mettra également à disposition des outils pour sensibiliser aux enjeux de cette action.
Enfin, à l’occasion du renouvellement de la convention avec l’association AERHO, la phase de suivi assurée par la LPO y sera intégrée, venant compléter notre volonté d’intégrer et de respecter l’animal en ville.