Le passe écolo pour l’Ile-de-France

L’équipe de campagne de la candidate écologiste aux régionales en Ile-de-France Emmanuelle Cosse organise une « vague verte » dans les gares pour fêter l’entrée en vigueur du passe Navigo au 1er septembre 2015 au tarif unique de 70€ et présenter le projet des écologistes pour les transports.

Emmanuelle Cosse nous dévoile les grandes lignes de son projet (entretien daté du 31 août).

Demain entre vigueur le passe Navigo à tarif unique. C’est une victoire pour vous ?

EMMANUELLE COSSE. C’est un formidable outil d’égalité et une mesure qui redonne immédiatement du pouvoir d’achat aux Franciliens. Pour les résidents de grande couronne, cela représente près de 500 € d’économie par an ! En 2010, lorsque nous sommes arrivés à la région, il y avait sept zones, avec des écarts de tarif importants.

C’était très discriminant.

Ce passe est en vigueur parce que vous êtes dans une majorité avec le PS à la région. Pourquoi alors présentez-vous une liste autonome ?
EC Aujourd’hui tout le monde revendique la mesure mais nous sommes les seuls à l’avoir portée en 2010. Il a fallu convaincre : Jean-Paul Huchon, la majorité régionale, la Ville de Paris, les entreprises…

Sans les écologistes il n’y aurait pas de passe Navigo unique. Si, comme en 2010, nous voulons aller devant les électeurs, c’est aussi parce que nous savons que sans l’engagement et la combativité de nos élus, il n’y a au final pas de politiques écologistes. Cela n’insulte ni le passé, ni les majorités futures.

Quelles seront vos propositions pour les transports ?


EC Les transports en commun sont au cœur du projet des écologistes, car ils sont déterminants pour améliorer la qualité de vie des Franciliens et lutter contre la pollution de l’air. Or, notre réseau de transport est l’un des plus importants au monde mais c’est aussi un générateur de stress et de mal-être incroyable.

Nous voulons continuer à développer ce réseau, mais aussi l’améliorer. C’est pourquoi je veux mener la bataille de la réduction du temps de transport. Il est aujourd’hui d’1 h 30 par jour en moyenne et dépasse 2 heures pour un Francilien sur quatre. Ça veut dire qu’un quart des Franciliens passe un mois de sa vie par an dans les transports !

Que proposez-vous concrètement ?


EC Il faut améliorer l’offre, en poursuivant notamment les efforts sur les RER B et C. Nous devons mettre plus de trains aux heures de pointe. Par ailleurs, demain, aucun Francilien ne devra être à moins de 10 minutes d’un transport en commun.

Comment ?
EC Même avec l’arrivée du réseau du Grand Paris dans dix ans, on ne va pas répondre au besoin de mobilité de 12 millions de personnes seulement avec du métro. Il faut continuer de renforcer la mobilité de proximité, notamment les bus, beaucoup plus souples que d’autres systèmes.

On ne peut plus accepter que dans certaines villes il y ait un bus par heure. Il s’agit aussi de développer la mobilité à la demande, avec des petites navettes par exemple, très utile en horaires décalés. Et pour faire des transports en commun une alternative permanente à la voiture, il faut les rendre disponibles et accessibles à tout moment.

Nous proposons ainsi que le RER et le métro restent ouverts jusqu’à 3 heures du matin le week-end, de lancer un ticket unique valable 1 h 30 ou encore de développer les parkings relais.

Beaucoup de Franciliens ne prennent pas les transports car ils ne savent pas où se garer. Nous créerons un abonnement couplé avec le passe Navigo, donnant accès à un parking garanti et sécurisé.

Peut-on développer tout cela, tout en réalisant le réseau du Grand Paris ?


EC Si notre région veut continuer à aller plus loin, il va falloir qu’elle ait la liberté d’avoir des ressources financières adaptées à son ambition.

A quoi pensez-vous ?


EC Il faut avoir une autonomie fiscale, en expérimentant par exemple une taxe poids lourd à l’échelle francilienne. Les transporteurs routiers veulent traverser la France sans payer un centime de péage. Une partie du trafic sur le périphérique est liée à cela. Cette taxe permettrait de financer l’adaptation de notre réseau.

Le gouvernement ferme pour l’instant la porte, mais je n’y renonce pas.

Quelles sont vos propositions en termes de sécurité ?


EC Trop de Franciliens, les femmes en particulier, renoncent à se déplacer par peur de ne pas être en sécurité dans les transports en commun : ce n’est pas acceptable.

Dans certaines gares TER ou RER, la SNCF ferme les guichets et il n’y a plus de personnel sur place. Cela renforce le sentiment d’insécurité. Il faut plus de présence humaine dans les gares et dans les trains, c’est bien plus efficace pour la tranquillité et la prévention que la vidéosurveillance.

C’est pourquoi nous proposons de rendre obligatoire la présence d’agents dans tous les trains après 21 heures.

Propos recueillis par
ROSALIE LUCAS ET JULIEN DUFFÉ
source http://www.leparisien.fr/espace-premium/seine-et-marne-77/une-taxe-poids-lourd-a-l-echelle-francilienne-31-08-2015-5048085.php

Laissez un commentaire

You must be connecté pour laisser un commentaire.

Remonter