Européennes : livrets thématiques
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Protéger notre santé avant tout
L’Europe, en se construisant dans un premier temps sur une dynamique industrielle et marchande, a largement soutenu les industries et l’économie. Il est temps de rééquilibrer les choses dans l’intérêt direct des citoyen.ne.s et de lancer le chantier ambitieux de l’Europe sociale et de la santé !
Les conditions de vie et la santé se sont grandement améliorées en Europe. Le rapport sur la santé en Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2018 démontre que l’espérance de vie continue d’augmenter et que le niveau de « satisfaction par rapport à la vie » est l’un des plus élevés au monde. Des écarts importants subsistent néanmoins entre les pays et au sein de la population, notamment en matière de surpoids et d’obésité. L’un des enjeux majeurs pour les prochaines années sera par ailleurs la question de l’accès à des soins abordables et de qualité, et ce quelque soit le pays considéré et le système de santé duquel on dépend.
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Changer de modèle agricole
La question agricole n’a pas la place qu’elle mérite dans le débat public. Elle est pourtant au croisement des grands enjeux actuels, climatiques, écologiques, sociaux et sanitaires, qui affectent le cadre de vie et l’alimentation de chacun.e. Elle pèse sur la gestion et l’aménagement des territoires, sur nos modes de vie, notre alimentation… Les ravages de l’industrialisation, le désespoir d’un monde paysan laissé à l’abandon, la surproduction et le chantage à la vie chère doivent laisser place à un nouveau modèle permettant au consommateur de se nourrir correctement, au producteur de vivre convenablement de son travail, à l’environnement d’être préservé, et à la terre et à la Terre de conserver ses capacités à produire aujourd’hui et demain pour les générations futures.
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Garantir les droits des femmes
#MeToo, #BalanceTonPorc… Ces affaires ont (enfin) mis en lumière l’ampleur des violences sexistes et sexuelles en Europe et dans le monde. La voix des femmes ne se libère pas, car elles ont toujours parlé : c’est l’écoute et la compréhension qui commencent enfin à éclore dans la société. Pourtant, la réaction politique n’est pas à la hauteur et les violences sont encore largement banalisées par les comportements quotidiens, les institutions policières, judiciaires et médicales, ainsi que par une partie des médias et de l’opinion publique.
Les violences sexistes et sexuelles s’exercent partout. Elles sont le moyen par lequel s’exerce la domination sur les femmes dans nos sociétés qui restent profondément patriarcales. Les violences s’exercent d’autant plus durement dans un contexte d’inégalités économiques accrues entre les femmes et les hommes, auxquelles s’ajoutent les violences racistes, de genre, etc.
Aucune société d’égalité ne peut émerger sans une lutte constante contre les violences sexistes et sexuelles. La lutte contre les violences et pour l’égalité demande une volonté et un courage politique de tous les instants, des moyens humains et financiers et des sanctions contre les agresseurs.
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Protéger le vivant et les animaux ?
Protéger les animaux ? La majeure partie des Français- es est pour et demande que les maltraitances cessent. Pourtant, peu de choses changent : des pratiques comme la chasse à la glu ou la corrida perdurent et les scandales dans des élevages et des abattoirs font la une de l’actualité. Nous avons les moyens d’agir, mais le poids des lobbies et des habitudes l’emporte.
Prendre en compte la condition animale, se sentir responsable du vivant, c’est protéger la vie et élargir les droits du vivant, dont les nôtres. Car en élargissant le champ de notre morale à l’ensemble du vivant nous faisons preuve de plus d’humanité. Pour faire mieux, il ne manque que la volonté politique.
La France aussi subit cette 6e extinction de masse des espèces. Les insectes disparaissent peu à peu, le nombre d’oiseaux diminue drastiquement. Des espèces entières en viennent à s’éteindre. Il y a urgence à agir.
Alors qu’est-ce qu’on attend pour protéger les animaux et le vivant ?
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Accueillir dignement les migrant.es
Fondée sur des valeurs humanistes et sur l’idée de solidarité entre les peuples, nous aurions pu attendre de l’Union européenne qu’elle se retrouve aux avant-postes des efforts entrepris pour accueillir les personnes réfugiées. Mais, loin de s’y trouver, elle a déçu par sa tiédeur et cette crise est une crise de l’accueil. Plus encore, elle représente une crise de notre humanité que l’Europe paraît incapable d’incarner politiquement par des actes qui soient à la hauteur des enjeux.
L’externalisation des politiques migratoires aux frontières de l’Europe (Libye, Turquie, …), les morts quotidiennes à nos frontières (en Méditerranée, dans les Balkans, dans les Alpes entre l’Italie et la France), la généralisation des pratiques répressives dans nombre de pays européens, les expressions de plus en plus décomplexées et violentes d’une xénophobie latente nourrie par un fond d’air nationaliste et populiste, la criminalisation des actes de solidarité… Ces évènements prennent place dans un monde où la migration et plus largement la mobilité deviennent trop souvent les seules voies de salut possibles face aux bouleversements climatiques et environnementaux, aux crises sociales, économiques et politiques et aux conflits que ces crises entraînent dans leur sillage.
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Mettre le numérique au service des libertés
Loin de se réduire à Internet ou aux smartphones, le numérique concerne et conquiert tous les secteurs de notre économie. Des transports à la médecine, de l’industrie à l’administration, du secteur bancaire à l’agriculture, la plupart des outils et techniques mis en application reposent désormais sur de l’information qui circule.
Cette omniprésence du numérique dans notre société a un impact fort : elle permet l’émergence d’un ensemble d’opportunités radicalement nouvelles. Mais sa croissance exponentielle soulève également de nombreux enjeux. Pourra-t-on en maîtriser le développement ?
La diffusion de l’information et les capacités de traitement permises par le numérique ont eu un impact majeur sur le progrès technique. A peine 30 ans après la création du web, difficile d’imaginer nos sociétés sans l’existence d’Internet. Les nouveaux modes de communication ont entraîné une profonde évolution de nos rapports aux autres, des structures sociales, de notre culture. Le numérique accélère les échanges d’information, les accroît, en optimise le coût et l’efficacité mais parfois aux dépens de l’environnement.
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Remettre la finance à sa place
Le néo-libéralisme des années 1980 a conduit à un vaste mouvement de financiarisation à l’échelle mondiale,
soutenu et accompagné par les gouvernements successifs.
Ce mouvement a été rendu possible par la répartition inégalitaire des richesses créées entre salarié.e.s et actionnaires, actée par l’ensemble des institutions comme l’unique mode de fonctionnement possible.
Il a pris trois formes : la déréglementation financière, qui a libéralisé et élargi les activités financières des banques, la désintermédiation bancaire qui, en faisant disparaître les intermédiaires financiers, a permis aux entreprises d’accéder directement aux marchés de capitaux et enfin le décloisonnement, qui a mis fin à la segmentation des marchés financiers et favorisé leur interconnexion croissante, accélérant la course aux placements les plus rentables.