Egalité hommes/femmes
Encore cette année notre groupe Europe Ecologie Les Verts se félicite de la qualité du rapport qui témoigne de la continuité et de la richesse des actions publiques menées au sein de notre commune. Des actions menées de très longue date, bien avant que la loi n’impose la réalisation de ce rapport égalité hommes/ femmes dans les municipalités.
On ne peut commencer à évoquer ce rapport sans évoquer les politiques municipales et associatives contre les violences faites aux femmes : violences conjugales, viols, agressions sexuelles, harcèlement sexuel. Les campagnes #Balancetonporc et #metoo ont participé à libérer la parole et ont révélé l’ampleur de ce fléau social qui, d’emblée, infériorise les femmes et les place en situation subordonnée, dans tous les aspects de la vie : vie professionnelle, vie sociale, vie familiale. Les sondages sur la proportion de femmes qui se disent avoir été victimes de viol ou encore d’agressions sexuelles confirment que ce n’est pas une question parmi d’autres, pas l’unique question mais une question centrale pour l’égalité hommes/femmes.
Nous nous félicitons de la formation des professionnels de notre ville à la prise en charge des situations de violences conjugales ou d’agression sexuelle afin de proposer des solutions aux femmes qui en sont victimes, même si ce n’est pas toujours facile. Cet effort doit être poursuivi et étendu. Nous saluons aussi l’action de terrain d’associations de notre commune comme celle de l’association Home, appuyée par la municipalité, dans l’accueil, l’accompagnement, voire l’hébergement de femmes victimes de violences mais également les actions de sensibilisation et d’orientation de Femmes Solidaires.
Un certain nombre d’affaires ont concerné les hommes politiques. Il est nécessaire de réfléchir à des politiques de prévention des agressions ou du harcèlement sexuel contre les femmes dans les situations de pouvoir. Cela doit être aussi le cas dans les services municipaux ou un plan de prévention des violences et une sensibilisation de l’ensemble des salarié.e.s pourrait être mis en place.
Nous ne pouvons également que nous féliciter de la décision du Conseil municipal dans sa délibération du 18 Mai 2017 de promouvoir l’écriture inclusive dans la communication municipale. Cela suscite débat, y compris parmi nous, mais la langue française n’a pas toujours fait valoir la prédominance du masculin sur le féminin. Et la langue, c’est aussi une forme de représentation du monde à soi-même et dans une communauté.
Il faut réaffirmer que la féminisation systématique des textes et des prises de paroles donne une visibilité aux femmes dans l’espace public, espace public dont elles étaient traditionnellement exclues. C’est symbolique mais la vie est aussi faite de symboles.
Bien sûr, cela change les habitudes et, au début, cela peut être énervant. Il y a des situations de langue où la solution n’est pas évidente. Mais le rapport donne des exemples de mise en oeuvre de l’écriture inclusive dans la communication municipale. Cela se fait petit à petit. Mais nous souhaitons que le mouvement amorcé s’étende et devienne progressivement la règle.
Dans le même esprit, il faut se féliciter de la poursuite des marches exploratoires dans le quartier des Larris parce que la configuration de l’espace public urbain peut favoriser la monopolisation de certains espaces par les hommes. Mais les marches exploratoires, c’est le moyen pour les femmes de se réapproprier l’espace public et pourquoi pas de réinvestir certains espaces. C’est une question d’architecture et d’aménagement urbain mais aussi de réaffirmation des femmes dans l’espace public.
Dans la suite, il faut souligner la continuité des actions contre les stéréotypes sexistes, que ce soit au niveau de l’éducation non sexiste des enfants et adolescents ou dans les représentations culturelles.
Le bilan social sexué pour les personnels de la collectivité est actualisé. Il est bon qu’il le soit régulièrement, que l’habitude soit prise et qu’on puisse analyser les évolutions positives et négatives sur plusieurs années.
Il faut noter néanmoins que ce bilan social ne donne pas les statistiques de promotion selon les différents types de promotion. Cela permettrait peut-être de repérer certaines des raisons des inégalités de carrière.
Surtout, il serait souhaitable que la collectivité élabore un plan d’action contre les inégalités de rémunération, contre les inégalités entre filières dans la mesure où elle en a le pouvoir sans modifier les règles Fonction Publique.
De même, il faudrait des orientations pour mieux assurer la mixité des emplois dans les différentes filières, puisque nous avions insisté sur ce point l’an dernier, sachant que ce sont des processus qui peuvent être longs.
Notre collectivité doit se donner progressivement une obligation de résultats en matière d’égalité hommes/femmes.
Il y a bien d’autres actions qui appelleraient commentaire. Nous voudrions terminer par une observation : les politiques publiques développées par notre ville en faveur de l’égalité femme/hommes sont à la fois le fait des services municipaux et le fait des associations Home et Femmes Solidaires en dehors de toute délégation de service public. Cela existe sur d’autres politiques publiques mais pas forcément avec la même ampleur. C’est sans doute une façon de faire qui doit se développer. En tout cas, il nous faut y réfléchir…
Fabienne Bihner
Conseil municipal du 15 mars 2018