Dérogations au repos dominical

Conseil municipal du 21 décembre 2017

Concernant les dérogations au repos dominical, les écologistes tiennent à rappeler, comme nous l’avions fait en 2015, que la vie d’une société ne peut pas être seulement dominée par les impératifs de la vie économique. Il doit y avoir des moments de repos, des moments pour d’autres activités culturelles et sportives ou autres et pas seulement au niveau individuel. Une société doit pouvoir avoir des moments collectifs où l’activité économique s’arrête ou du moins ralentit pour laisser la place à d’autres activités, et cela chaque semaine, pas seulement à l’occasion des jours de fêtes. Cela favorise le développement des liens sociaux et familiaux.

C’est une occasion importante pour faire société et ne pas être seulement une collection d’individus. Et il nous semble important, dans les circonstances actuelles, de retrouver le sens des moments collectifs et de ne pas considérer la vie sociale, seulement sous l’angle de la production et de la consommation de marchandises.

C’est en cela que, pour nous écologistes, le repos dominical doit être préservé au maximum, hors les nécessités du service public et le développement d’activités non marchandes.

La délibération qui nous est présentée limite l’ouverture des enseignes à 5 dimanche et nous nous en félicitons dans la mesure où on en reste à ce qui existait avant la loi Macron.
Néanmoins, nous ne comprenons pas pourquoi est autorisée l’ouverture et en plus durant 5 dimanche des garages et commerces de détail automobiles pour des campagnes de promotion.

 

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A l’heure où nos villes, y compris Fontenay-sous-bois, cherchent à réduire la circulation automobile au profit des circulations douces et des transports collectifs, à l’heure où toutes les études montrent que l’achat d’une automobile est de moins en moins un achat plaisir, nous pensons que les dérogations accordées contredisent en partie les orientations municipales en matière d’apaisement des circulations par une valorisation outrancière du commerce automobile.

Par ailleurs, force est de constater que toutes les grandes enseignes de commerce alimentaire ont décidé d’ouvrir tous les dimanche matin dans les deux à trois ans qui viennent de s’écouler, comme la loi, certes, les y autorise, et contribuent ainsi à banaliser le travail du dimanche. Cela relativise les demandes de dérogation pour les périodes des fêtes de fin d’année. Nous regrettons que le travail du dimanche soit ainsi étendu.

Ajoutons que l’ouverture des centres commerciaux et des grandes enseignes de plus en plus souvent le dimanche menace le commerce de proximité qui ne peut pas suivre. A droite et aussi à gauche, il y a un grand consensus pour la défense du commerce de proximité. C’est une demande des habitantes et des habitants. Il y a une grande hypocrisie à prendre des décisions qui fragilise encore plus le petit commerce sous la pression des grandes enseignes.

Les sondages montrent que les salarié-es dans leur grande majorité sont hostiles à l’ouverture du dimanche, pas forcément en tant que consommateurs mais en tant que salarié-es. Entre le bien-être des salarié-es et la liberté de consommer en tout temps et en tout lieu, il y a matière à débat et on ne peut s’en tenir aux seuls bienfaits économiques éventuels d’une extension de l’ouverture du dimanche.

 

 

Fabienne Bihner

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