Contre la pose d’une antenne relais Free
Fontenay sous Bois se mobilise contre la pose d’une antenne relais Free au 21 rue du clos d’Orléans (photo).
Intervention du groupe Eelv au conseil municipal du 5 octobre.
La colère des riverains est légitime. C’est faire violence que de modifier l’environnement des gens sans leur demander leur avis. Et ce qui est violent également, c’est ce discours selon lequel « c’est pour leur bien ».
Peu sont ceux aujourd’hui qui savent se passer de téléphonie mobile ou bien en faire une utilisation sobre et limitée à quelques sms. Les usages explosent : voix, texte, photos, films, internet et les réseaux sociaux etc.
Or ne l’oublions pas : rien n’est magique dans tout ça. Une technologie a besoin de supports et qui dit multiplication des portables et de leurs usages dit multiplication des antennes-relais.
Parmi nos concitoyens coexistent des personnes désireuses d’avoir une couverture optimale pour leurs communications et des personnes souffrant de plus en plus de l’exposition croissante aux ondes électromagnétiques : la Commune a à cœur de veiller au bien-être des uns et des autres et cette injonction paradoxale est un véritable casse-tête si l’on oublie qu’en ce domaine la Commune n’a pas son mot à dire.
Citoyens et consommateurs, c’est en notre nom, pour « mieux nous servir », que les réseaux sont déployés. Opérateurs et Justice appellent cela « l’intérêt collectif ». Nous pourrions débattre sur ce que l’intérêt collectif peut enlever aux intérêts des particuliers mais ce n’est pas le lieu.
Le dossier de la téléphonie mobile est symptomatique de cette modernité dans laquelle intérêt public, intérêts collectifs et intérêts privés se bousculent et s’entrechoquent.
Au milieu de cette tectonique des plaques se trouve la Commune chargée d’instruire les dossiers d’urbanisme déposés par les opérateurs.
La Commune en est réduite à être une simple chambre d’enregistrement vérifiant uniquement les aspects techniques et urbanistiques, chambre d’enregistrement qui se fait formellement rappeler à l’ordre si elle a le malheur d’exprimer son opposition, son souci du principe de précaution.
60 000 euros : c’est le prix que nous avons eu à payer ces 7 dernières années pour avoir voulu exprimer ce qui était notre lecture à nous de l’intérêt collectif. La loi du marché nous contraint et fait peu de cas des valeurs que sont la solidarité, la fraternité, le lien social : nous le dénonçons et notre colère est à la hauteur de celle des riverains !
Ce qui touche à un bien commun, en l’occurrence d’une part la qualité de notre environnement et dans le même temps d’autre part la qualité de ce service qu’est la téléphonie mobile, ce qui touche à un bien commun donc, doit être géré de façon commune et non pas laissé à un capitalisme sauvage, à des intérêts privés qui y voient un intérêt purement pécuniaire.
Si la téléphonie mobile relève d’un intérêt collectif alors nous proposons que la gestion de son déploiement se fasse dans le cadre d’une action collective et qu’il revienne à la Commune de rechercher avec les opérateurs les lieux d’implantation les moins impactants pour la population.
Car si les risques pour la santé ne sont pas « avérés » (la question de l’évaluation de la preuve est centrale dans ce dossier), le faisceau de présomption concernant la toxicité d’une exposition chronique aux champs électromagnétiques est croissant.
C’est une donnée sans laquelle il ne serait pas raisonnable de penser le déploiement.
Il faut en finir avec le jeu du chat et de la souris entre les opérateurs et la Commune.
C’est ce que nous proposons aux opérateurs et nous espérons qu’un dialogue, qui doit être à notre sens nécessairement entamé sur la base de la cartographie de la ville, mènera à un mode opératoire plus respectueux des intérêts de chacun et dans lequel la Ville retrouvera voix au chapitre.
Pour que notre quotidien à tous ne soit pas fait de colère et de résignation.
Lu par Fabienne Bihner
Rédigé par Anne Vienney