Chalutage en eaux profondes : interpellation du Président du comité des pêches
Mercredi 13 mai, la commission des affaires économiques de l’Assemblée a auditionné M. Gérard Romiti, président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins. L’occasion pour Laurence Abeille de l’interpeller sur la question du chalutage en eaux profondes.
Elle a tenu à rappeler que, depuis plusieurs années, le chalutage profond est en sursis. Deux raisons principales :
- L’impact du chalutage profond sur la biodiversité est très fort, alors que ces écosystèmes marins sont encore très peu connus ;
- L’apport économique de cette pêcherie est dérisoire.
Les données de l’IFREMER rendues publiques en juillet dernier et analysées par les ONG confirment l’impact clairement néfaste de la pêche profonde sur les écosystèmes, et notamment sur certaines espèces menacées comme les requins.
Le groupe écologiste a avancé plusieurs propositions sur la pêche profonde :
- L’interdire, évidemment : dans le cadre de l’examen du projet de loi biodiversité, l’amendement proposé par les écologistes pour l’interdire n’a été repoussé que de 4 voix.
- Supprimer l’exonération de TICPE dont bénéficient les bateaux pratiquant le chalutage profond. Sachant que ce type de pêche nécessite énormément de carburant, c’est un manque à gagner certain pour les caisses de l’Etat, et en tout cas c’est anormal que ce type de pêche fortement préjudiciable à la biodiversité soit soutenu par de l’argent public. Ssans aides publiques, la pêche profonde n’est pas viable !
Le débat sur la pêche profonde ne se résume pas à une opposition entre pêcheurs et défenseurs de l’environnement : au contraire, défendre le milieu marin et les écosystèmes marins comme le font les écologistes, c’est défendre la pérennité de la pêche. Il ne convient pas de défendre n’importe quelle pêche, la pêche artisanale la plus créatrice d’emploi doit être favorisée. Le chalutage profond et la pêche industrielle ont un impact énorme sur les écosystèmes marins et nuisent donc avant tout à l’ensemble de la pêche artisanale. C’est pourquoi il est nécessaire de supprimer l’exonération de TICPE dont bénéficie la pêche profonde, et ainsi rediriger les aides vers la petite pêche créatrice d’emploi.
La France est isolée en Europe sur cette question de la pêche profonde. Il est pourtant temps de l’interdire.
Vidéo de son intervention :
Réponse :
Compte-rendu de la commission du 13 mai 2015