Retour sur le débat alimentation : photos

Une autre alimentation et une autre agriculture sont possibles tel était le thème mis en débat par Laurence Abeille députée EELV de la circonscription avec son colistier Franck-Olivier Torro, en présence d’Isabelle Saporta, journaliste d’investigation, auteur du Livre noir de l’agriculture et François Veillerette, président de Générations Futures, association dédiée à la lutte contre les pesticides.

Le débat qui s’est tenu à Vincennes le mardi 23 mai à 20h à l’école Vernaudon a permis de constater que même si la santé et l’alimentation préoccupaient les Français, ces thèmes étaient souvent laissés de côté lors de campagne électorale.

 Pourtant, la crise est profonde : le système actuel détruit les emplois des paysans et la santé des consommateurs. Une autre agriculture est possible, respectueuse de la terre et de ceux qui en vivent. Elle permettrait à chacun de consommer localement et sans pesticides, y compris en Ile-de-France. Et de manger sain et bon sans se ruiner.
Près de 60 personnes sont présentes pour écouter:

 

Auteur de plusieurs ouvrages à charge contre l’actuel modèle agricole, Isabelle Saporta observe depuis quinze ans « les lobbys dicter leur tempo, usant de vastes réseaux pour stopper les réformes qui sauveraient notre santé ».

La résistance de la journaliste au discours culpabilisant sur la viande fut également tout à son honneur. « Oui, je mange de la viande. Et oui, j’aime le veau et l’agneau. Je dévore les fromages de nos terroirs qu’on fabrique en ayant des vaches laitières, des brebis et des chèvres qui ont donné la vie . Quand, comme moi, on a sillonné la France, traversé l’Aubrac, le Pays basque, la Corse… on ne peut pas jeter l’opprobre sur tous ces élevages à taille humaine. »

« Sans eux, on ne verrait plus le Mont-Saint-Michel, disparu sous les broussailles, les feux de forêt seraient incessants. En effet, ce sont bien les agriculteurs – conventionnels, raisonnés, bio, éleveurs, céréaliers, arboriculteurs, irrigants, intensifs, extensifs – qui ont façonné ces belles régions de France si flatteuses au regard de la journaliste. Tous y ont participé à leur façon ».

Isabelle Saporta néanmoins ne peut s’empêcher de sortir ses griffes. « Comprenons que l’abandon de la polyculture-élevage ne nous a pas rendus plus compétitifs, mais nous a fait perdre notre souveraineté alimentaire »,

Elle aime citer Legasse « J’ai espoir qu’un jour le salon de l’agriculture cessera d’être la kermesse de la FNSEA, du lobby agroalimentaire, de la grande distribution, et que le mercantilisme qui anime la plupart des exposants institutionnels laissera la place aux vraies gloires paysannes » avant d’ajouter « Le courage serait un mot désuet. Un terme qui appartiendrait à un passé révolu, au temps où le “système”, la “ nance”, les “lobbys”, “Bruxelles”, n’auraient pas encore fait main basse sur notre libre-arbitre », peut-on lire en guise d’introduction à son livre, qui au départ devait s’appeler Céréales killers.

Pour l’un comme pour l’autre, il y aurait une sorte de vaste complot organisé « dans l’ombre » derrière le désastre économique que traverse l’agriculture française. À la manœuvre : la FNSEA, bien entendu, tout comme l’agrochimie et l’industrie agroalimentaire. Mais aussi certains hauts fonctionnaires d’État,…

Un exemple parmi tant d’autre : les pommes empoisonnées. Avec comme point de départ l’analyse de sang d’Isabelle Saporta qui laisse apparaître un nombre incroyable de produits chimiques: résidus de pesticides, métaux lourds ou même DDT. « ce n’est pas une surprise: notre alimentation nous expose à de multiples substances, potentiellement cancérigènes ».

Isabelle Saporta est partie à la recherche de ces substances dans les champs et les élevages. Manger une pomme, geste a priori sain, devient beaucoup moins rassurant lorsque on apprend que les producteurs les aspergent de 26 traitements avant de les cueillir et que l’on retrouve cinq résidus de pesticides différents lorsque on les analyse.

Dans le livre ‘Du ‘ il faut reconnaître les députés qui agissent, comme

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  • François Veillerette :

«Chaque jour, un Français absorbe vingt à trente résidus de pesticides différents», alerte de son côté François Veillerette, de l’association Générations futures. « Un nuancier pour la couleur des saumons en particulier» dit-il avant d’ajouter « La question n’est plus de savoir si les pesticides sont dangereux mais comment en utiliser moins, les pesticides ont maltraités les sols »

Réfléchir à « la vraie bio, celle qui va plus loin que le « SMIC » du label ». François Veillerette, porte-parole de l’association Générations Futures milite depuis de nombreuses années pour la fin des pesticides.

D’emblée, ce dernier rappelle que la France est tout de même « le deuxième consommateur mondial de pesticides, juste derrière l’Espagne ! », avant de mettre l’accent, tout au long de son intervention, sur l’épineuse question des perturbateurs endocriniens, dont font partie les pesticides. Pour mémoire, les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui miment, bloquent ou modifient l’action d’une hormone et perturbent le fonctionnement d’un organisme.

intensive a maltraité le sol !🚜 Grosse dépendance aux 😷

Stratégie des industriels : SEMER, OUI… MAIS DU DOUTE

 «Ce n’est pas mieux pour le pain: un tiers des boulangers français s’approvisionne en farine auprès des Grands moulins de Paris qui utilisent des insecticides de stockage que l’on retrouve dans le produit final. Et si vous pensiez que le pain complet était un aliment «santé», détrompez-vous: le grain étant entier, la farine est plus contaminée par les insecticides que la farine blanche. Quant aux nombreuses boulangeries qui utilisent des préparations surgelées ou des poudres prêtes à l’emploi pour le pain, elles fabriquent des baguettes et des croissants plein de conservateurs »,

Selon lui, enfin, les animaux ne sont pas mieux lotis. Les porcs élevés en batterie sont soignés aux antibiotiques, souvent non détectables dans la viande, et les contrôles vétérinaires dans les abattoirs se font «visuellement».

« Ces substances sont encore plus dangereuses quand ce sont des jeunes enfants ou des fœtus qui y sont exposés », souligne François Veillerette en citant de nombreuses études. Des mesures ont donc été prises pour limiter l’exposition près des lieux sensibles, comme les écoles.

Mais le porte-parole de Générations Futures explique, chiffre à l’appui : « Les femmes enceintes, particulièrement exposées, elles ne vivent pas à l’école, elles sont à la maison, dans la rue, elles vivent leur vie. Qu’est-ce qui les protègent alors des pesticides et autres perturbateurs endocriniens ? ». Ceux-ci exposent tout de même à des problèmes de fertilité, d’obésité et de maladies neuro-dégénératives !

Manger mieux pour vivre mieux n’est pas un objecti impossible, c’est pourquoi le mouvement Générations Futures demande l’exclusion de tous les perturbateurs endocriniens de l’agriculture, tout comme les cancérogènes, mais reconnait qu’il y a encore beaucoup de travail pour faire avancer la législation.

Selon François Veillerette, « la solution idéale serait que tous les agriculteurs diminuent leurs intrants de 50 %, puis passent au bio ; on se bat pour ça, mais il faudrait une vraie politique de changement ! Aujourd’hui on nous encourage à ne plus dépenser en nourriture mais en produits manufacturés».

« Pour se protéger des pesticides, le mieux est encore de manger bio, car tous ceux qui le font modifient leur alimentation dans le bon sens pour la santé, avec davantage de fruits, de légumes, de céréales complètes, légumineuses et moins de viande », a-t-il conclu.

Au bilan de l’année écouléé (2016), le fondateur du mouvement Générations Futures a estimé qu’il restait encore beaucoup à faire : « Même si des études récentes viennent renforcer notre détermination, nous n’aurons de cesse de rappeler à nos dirigeants nationaux et européens de faire le choix de politiques publiques, qui privilégient la protection de la santé et de l’environnement ».

« Aujourd’hui on nous encourage à ne plus dépenser en nourriture mais en produits manufacturés »
« Face aux , il faut envoyer des gens indépendants comme « 

Laurence Abeille s’est engagée à poursuivre son travail en ce sens.

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  • Laurence Abeille

l’ des agriculteurs, ingénieurs… Il faut la mettre en œuvre

La consommation augmenté de 16% mais pas la production

> Voir l’extrait vidéo

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Voilà, c »était encore un beau débat de fond !

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