Rapport d’orientation budgétaire

Malgré les difficultés financières des communes et des collectivités locales en général, le budget de Fontenay-sous-bois doit continuer à traduire la mise en œuvre du programme de la majorité municipale pour une ville plus écologique, plus solidaire et plus citoyenne, comme elle l’a fait en 2015.

Plus écologique, cela signifie qu’il faut accélérer la mise en œuvre d’une politique de développement durable. Il faut se donner les moyens d’aller vers une ville douce, une ville lente, une ville en économie circulaire, une ville qui développe les coopérations en lieu et place de la concurrence exacerbée.

Cela signifie qu’il faut aller au terme de la mise en zone 30 de l’ensemble de la voirie de commune d’ici 2017, y compris les voies départementales, continuer à développer la place pour le vélo, continuer à renforcer le maillage des bus. De ce point de vue, l’augmentation de la fréquence des 124  est un succès et montre l’intérêt qu’il y aurait à aller encore plus loin pour les différents quartiers de la ville.

Cela signifie qu’il faut renforcer les politiques de prévention et de réduction des déchets, et de réemploi par des politiques d’information et de sensibilisation, par l’optimisation et l’élargissement des collectes sélectives, notamment pour les biodéchets, par le développement du compostage, y compris en habitat collectif, voire par l’élevage de poules comme le dernier Graines de Fontenay en donne l’exemple. De même, la commune doit continuer à favoriser les initiatives de don des affaires et appareils dont on n’a plus l’usage, de troc, d’entraide et d’échanges de services gratuits.

Cela signifie qu’il faut laisser s’installer une nature plus sauvage dans la ville, favoriser la biodiversité et la vie agricole, que ce soit au travers des jardins partagés, des trottoirs et des pieds d’arbres, ou de la bergerie qui figure à notre programme, du développement des ruches comme des abeilles sauvages.

Cela signifie qu’il faut accélérer le développement du bio et d’une alimentation moins carnée dans la restauration scolaire au-delà des efforts qui ont déjà été faits. De même, l’accent doit être mis sur le développement de l’économie sociale et solidaire sur notre ville pour favoriser la redécouverte du sens du travail, développer les coopérations et l’utilité sociale au lieu d’une guerre économique qui détruit les femmes et les hommes en même temps que l’environnement.

Cela signifie qu’il faut mettre en place des politiques contre les pollutions que ce soit celle de l’air, du bruit ou encore la pollution électromagnétique. Au niveau de la commune, des instruments au service de la population sont à mettre en place, même si tout ne se règle pas au niveau de la commune en la matière, encore plus que dans d’autres domaines.

Cela veut dire qu’il faut adapter nos politiques publiques, faire évoluer les services municipaux et se donner les moyens d’une transition écologique rapide au niveau communal. Et cela suppose des moyens humains pour l’animation et la coordination de ces politiques. Bref, du personnel.

 

Une ville plus écologique mais aussi encore plus solidaire et citoyenne, c’est tout particulièrement dans notre société éclatée favoriser le développement des liens sociaux.

Pour l’heure, nous avons réussi à sauvegarder les politiques publiques contrairement à d’autres communes. Ces politiques publiques, il faut les faire évoluer en fonction des besoins et des attentes des habitantes et habitants de Fontenay et interroger sans cesse l’efficacité de l’action publique. Mais cela ne signifie pas en réduire le périmètre. Au contraire, il faut s’interroger sans cesse sur la possibilité de remunicipaliser un certain nombre de tâches qui ont été délégués au secteur privé ou encore de confier des tâches à des habitants et habitantes, à des collectifs, à des associations dans le cadre de la gestion d’espaces publics partagés.

Pour l’heure, nous favorisons par notre politique sociale, le Pass Solidaires, notamment la mise en place d’un Pass Solidaires retraité-es, une politique de tarifs relativement bas, y compris pour les familles plus aisées, l’accès aux activités sportives et culturelles.

Dans ce contexte, la municipalité doit favoriser également le développement des activités culturelles et éducatives. Les investissements prévus dans la construction d’un théatre et la reconstruction de l’école Paul Langevin participent de cette volonté.

Favoriser le lien social, c’est aussi aider les associations à fonctionner et à vivre. Il est à l’actif de la municipalité de vouloir maintenir le niveau d’aide aux associations, tant des aides directes que des aides indirectes. Il s’agit que les habitants et habitantes de cette ville deviennent encore plus des acteurs et actrices de la vie collective et du service public, à côté et en relation avec les personnels communaux. En retour, les agents publics doivent apprendre à encore mieux travailler avec les citoyens et citoyennes et avec les associations.

 

La réduction brutale et injustifiée des dotations budgétaires de l’Etat oblige la municipalité à faire des économies en 2016 comme en 2015 et l’effort devra se poursuivre en 2017. Cela s’est traduit par la réduction des charges de gestion et la stabilisation de la masse salariale. Il y a un effort important des services et des personnels pour optimiser le fonctionnement. Mais en même temps, la mise en œuvre de nos projets exige des dépenses et des embauches supplémentaires. Cela peut se faire partiellement par redéploiement et la chasse aux gaspillages mais pas complètement. Cela nous conduit à aller moins vite que nous ne le souhaiterions.

Il nous faut poursuivre et amplifier les mobilisations pour éviter que nous subissions une nouvelle baisse des dotations budgétaires et une nouvelle hausse des prélèvements dits de peréquation. Les communes et les collectivités locales ont sans doute été trop timides dans leurs protestations et il nous faut travailler à élargir les convergences d’initiatives et d’action.

En plus, nous devrons veiller tout particulièrement à ce que nous ayons un juste retour pour Fontenay-sous-Bois de l’action du territoire et de la métropole. La croissance des ressources économiques que nous pouvions attendre de notre développement et dont le bénéfice va aller au territoire et à la métropole doit aller au financement de projets sur la ville ou qui bénéficient à la ville.

Nous le disons souvent les investissements d’aujourd’hui doivent être les économies de demain et les politiques de développement durable sont souvent à la source de plus de sobriété pour le monde de demain. Nous devons être très volontaristes, malgré les difficultés financières.

Philippe Cornelis

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