Petites et grandes histoires à Fontenay-sous-bois

De Dominique Macabeth
« Se lancer à la découverte des petites et grandes histoires de la ville où l’on a choisi de vivre, a quelque chose d’aléatoire, en ce sens, que l’on ne sait jamais à l’avance ni ce que l’on va découvrir, ni ce que l’on va choisir de raconter, comment et pourquoi.
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C’est le genre d’idées qui émergent presque par hasard : alors que je venais de m’inscrire sur un forum local dit le plateau, son webmaster lançait l’idée que d’aucun apporte ses témoignages sur la vie et l’évolution de notre ville, en l’illustrant de cartes, photos caractéristiques d’une période ou d’un thème d’histoire, de géographie, de géologie, et de tout élément ou événement remarquable qui pouvait permettre de conserver et de faire vivre la mémoire. 
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Il proposait de partir du blason de Fontenay sous Bois qu’il présentait ainsi : 
Les armoiries de Fontenay-sous-Bois se blasonnent : d’or au chêne de sinople enganté du champ posé sur une terrasse aussi de sinople chargée d’une fasce ondée d’argent, au chef d’azur chargé d’un rai d’escarboucle pommeté et fleurdelisé d’or accosté de deux fleurs de lys du même.
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chêne au sinople = chêne émaillé vert.
Du latin sinopis (« couleur rouge », « terre de Sinope »), du grec ancien σινωπίς (« terre de Sinope » sorte d’ocre rouge). De Σινώπη, nom en grec ancien de la ville de Sinop au nord de la Turquie. (Héraldique) Le sens originel était rouge mais est devenu vert durant le XIIIe et le XIVe siècle. Une fois remplacé par gueules, le terme vieilli sinople aurait été récupéré opportunément pour désigner le vert, confondu avec vair.
Escarboucle, un meuble héraldique représentant une pierre précieuse d’où partent huit rais terminés par des fleurs de lys.
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Partant de cette idée, et souhaitant la développer, je pris, pour ma part, le parti de chercher à mêler les petites histoires qui se sont passées sur le territoire de Fontenay-sous-Bois -à travers le temps- à de plus grandes histoires qui, chacune à leur manière ont structuré celle de notre pays, de notre région, de notre commune :
C’est ainsi que je me suis intéressé aux querelles de clochers, comme celle de l’Unigenitus par exemple-, que je suis parti à la recherche -au travers de lieudits très anciens- de ce que pouvait être l’organisation de notre territoire au temps de Guillaume V de Garlande, -terre de bois, de maraîchers et de vignes dont le célèbre Guinguet- et comment ces terres ont vu leurs propriétaires changer au fil des siècles. 
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J’ai souhaité  par ailleurs rouvrir  quelques pages des amours galants de nos rois dont les plus connues sont celles d’Agnès Sorel et de Charles VII à une époque où les rus, ruelles, ruisseaux, et fontaines, coulaient à flot aux risques et périls de la population, et comprendre notre organisation sociétale autour des fabriques pendant l’époque allant de la Fronde à la Révolution, ou celle de notre médecine locale du temps de la léproserie à celui de l’hospice intercommunal. Chaque fois en prenant le temps de la curiosité au-delà du seul fait historique.
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Je me suis aussi intéressé aux éléments structurants de notre commune en me posant encore et toujours la question du comment et du pourquoi : A propos de la présence de fortifications sur notre territoire, dont l’une la Redoute a donné le nom à l’un de nos quartiers, tandis qu’un promontoire passait inaperçu alors, qu’en véritable point de veille et de guet, il marquait l’entrée de nos carrières de gypse devenues aujourd’hui éco-parc René Dumont.  
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J’ai aussi voulu parler de l’organisation des transports autour des lignes de tramway et de la ligne ferroviaire de la Bastille avant que Bus et RER ne viennent progressivement effacer tout cela. Tout en n’omettant pas d’évoquer le grand retour du tramway tel qu’il est prévu désormais autour du Grand Paris express (T1est ; Ligne 1 prolongé, ligne 15 lancée). Le tout permettant de comprendre, par l’ouverture d’un nouveau chapitre, comment notre ville s’est vue imbriquée malgré elle, d’un Grand Paris à l’autre depuis 1790, par évolutions successives.
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 Enfin, et d’une manière tout à fait arbitraire j’ai choisi de procéder à quelques survols historico-géographiques telle une Libellule capable de se déplacer d’une mare à un bois, d’un lieudit à un autre, pour donner tout leurs sens aux cartes anciennes mises en comparaison avec des saisies d’écran et vues aériennes de google maps. Cette démarche ayant une vertu, celle de permettre de fixer les anciennes possessions de Fontenay-sous Bois (pourtour rouge de la carte de couverture) au-delà des limites actuelles de notre commune (trait jaune) et de se projeter d’une manière virtuelle tant dans l’espace que dans le temps.
C’est que les Libellules existent depuis plusieurs millions d’années, l’ordre des Odonates vivant déjà au carbonifère, dans des lieux chauds et humides … Leurs formes contemporaines existaient déjà à l’ère Tertiaire. Celle qui a duré 65 millions d’année, alors que la suivante,  l’ère quaternaire n’ayant duré environ que 2 à 4 millions d’années, voyant tardivement arriver l’homme… une fois la déglaciation et le retrait des mers intervenus, expliquant par ailleurs la formation du gypse –roche tendre saline-.
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Ce faisant j’ai eu aussi envie de vous raconter des anecdotes territoriales entrecroisées comme celle des propriétés Guérin Leroux –Jacques Maquer, ou de celle du jeune prince héréditaire de Saxe-Gotha qui reçut Jean Jacques Rousseau pendant 48 h, ce qui allait bouleverser sa vie d’écrivain. 
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Tout en vous indiquant ce qu’elle devint au fil des changements de propriétaires. Ou celle encore de la visite de Danton à son beau père limonadier, ou de Méliès à la villa de sa muse située au148bis avenue de la République. Ou celle d’un lieu à multiples facettes, à la fois château de belles vues, école des pauvres,  petit séminaire où les histoires s’entremêlent autour d’un lieu d’accueil aujourd’hui connu sous le sigle de la MDCVA Maison du citoyen et de la vie associative. 
Laissant volontairement de côté d’autres histoires déjà racontées mais plus connues.
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De même j’ai limité volontairement mes récits locaux à ceux qui étaient particulièrement bien documentés comme la chute d’un aéronef en 1911, l’incendie de la maison Gaveau en 1908, et l’assassinat d’un employé de l’hospice en 1932 ou le bombardement de Fontenay sous Bois par l’armée allemande la nuit du 30 au 31 janvier 1918 ou enfin sa libération en 1944 sous l’impulsion du capitaine Fontaine.  
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Autre choix personnel ; je m’en suis tenu à raconter l’histoire de quelques personnages locaux qui nous ont laissé des noms de rues, simplement parce que j’ai été interpellé par ces histoires plutôt que par d’autres. J’ai fait une seule exception à cette règle, en m’intéressant exhaustivement aux noms des rues des grands ensembles sortis de terre dans les années 60 70 dans  la mesure où de mon point de vue « aérien », j’ ai « vu » une unité de lieux et de noms tout  à fait remarquable.  
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Je ne vous en dis pas plus et vous souhaite une bonne lecture. »
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